CENTRE ÉDUCATIF FERMÉ – MARSEILLE

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+ Informations

Nom du projet et Lieu : Centre Éducatif Fermé – Marseille – 13
Date :  2013-2017
Maître d’Ouvrage :Ministère de La Justice, DIRPJJ Sud-Est
Surface : Surface Utile: 945m² – Surface Extérieurs: 2450m²
Budget : 3 280 0000 € HT
Programme : Centre Éducatif Fermé, 14 chambres et Demi pension
Equipe : COMBAS (Mandataire)
Images : Javier Callejas © – Palmyre Roigt ©

CONTEXTE

Dans un contexte où l’angoisse sécuritaire prend souvent le pas sur la qualité spatiale de nombreux aménagements, ce projet de CEF naît d’une volonté forte de contrepoint. Début 2013, le ministère de la Justice via la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) lance une consultation pour la construction d’un centre éducatif fermé sur son domaine des Chutes Lavie, dans le 13° arrondissement de Marseille. Cette commande est l’une des illustrations de la politique judiciaire et pénitentiaire davantage tournée vers le préventif que vers le répressif qui fut impulsée par MmeTaubira, garde des Sceaux de l’époque. Cette vision ambitieuse prévoyait, outre la création de places partout en France pour des mineurs ‘‘délinquants’’, de mettre l’accent sur le volet pédagogique de l’environnement carcéral couplé à un renforcement de l’encadrement de ces jeunes.. La gestion du futur centre a été déléguée à l’association“Appel d’Air’’, associée au projet dès la mise au point du programme, et la sélection de l’agence Combas pour la conception. En effet, dans la hiérarchie judiciaire, les centres éducatifs fermés correspondent, pour un mineur, au niveau de sûreté le plus élevé, exigeant pour cela trois contraintes fortes :

– Construire une enceinte qui protège aussi bien des intrusions extérieures que des évasions,- Construire une enceinte qui protège aussi bien des intrusions extérieures que des évasions,
– Réaliser une construction robuste, presque indestructible qui résistera dans le temps aux crises d’angoisse ou de violence des jeunes,
– Construire un établissement de plain pied, avec des toitures inaccessible, pour éviter les situations de domination des jeunes sur des toitures terrasses par exemple.

La question première que soulève de manière essentielle ce programme: quel peut être l’apport de l’architecture à ce lieu d’isolement – plus que de rétention – de jeunes considérés comme délinquants ?

A découlé de cette question le choix d’une architecture et une spatialité plutôt abstraites, où la lumière, les séquences, créent des lieux de rencontre, avec une intériorité du bâtiment capable d’accueillir, de protéger, et qui s’ouvre sur un verger et un terrain de sport donnant à voir l’horizon, et où la clôture s’efface.

LIEU

Le centre éducatif fermé des Chutes Lavie vient occuper une ancienne parcelle maraîchère des quartiers nord de Marseille. Le site se dessine en balcon vers le sud et au loin la “Bonne Mère“ apparaît dans la frondaison des arbres. L’environnement résidentiel surplombe directement le site, cette contrainte de vis-à-vis a guidé l’agence vers une implantation de la construction à la fois ouverte vers le sud et l’horizon, et repliée sur sa parcelle à l’est.

Une plateforme reçoit l’établissement, en léger contrebas souligné par un rang de pierre, un terrain de sport entouré d’un verger redonne un caractère agricole et paysager à ce site abandonné. Pour des raisons à la fois climatiques et pédagogiques, le choix a été fait de planter wles futurs arbres du site à l’automne, avec les jeunes, pour les sensibiliser à l’entretien, à la taille et à la culture d’arbres fruitiers. Le terrain dessine ensuite un nouveau talus derrière lequel la clôture échappe au regard, pour porter celui des jeunes vers l’horizon dégagé qu’offre ce domaine en plein cœur de Marseille.

La construction barre d’un grand trait de 75 m la parcelle, pour ménager deux cours au nord : une cour d’accueil agrémentée d’un frêne et une cour technique servant pour la logistique et l’intendance. Tournées vers le sud et son jardin, les toitures mono pente s’assemblent, comme deux L qui auraient pivoté depuis un angle de la construction pour s’ouvrir sur un patio percé à l’image d’un cloître. Cette forme forte est renforcée par sa matérialité uniforme. La pierre d’Estaillades, maçonnée devant un voile en béton de planche, se retourne en toiture pour réinterpréter un langage intemporel et pérenne de la matière. La construction est constituée de matériaux sobres et robustes laissés bruts. Les façades découpées de l’extérieur sont toutes traitées en pierre massive, tandis qu’à l’intérieur les murs en béton de planches sont laissés nus. La charpente en bois, visible dans la circulation, rythme la déambulation.

PROJET

Au commencement d’un projet il y a d’abord une commande qu’il faut déchiffrer, ainsi qu’un programme qu’il faut décomposer pour l’agencer et en faire de l’espace. Ici nous pourrions résumer l’organisation intérieure de manière relativement simple, quatre entités qui s’agrégeant le long d’une distribution généreuse :

– Côté rue le Pôle Administratif, occupe la partie ouest et s’enroule autour d’une cours à la forme  pincé sur le paysage marseillais.
– Les salles d’activités pédagogiques prennent place au sud de la circulation, où des alcôves creusées dans la façade offrent un éclairage indirect et des lumières rasante aux différentes salles.
– En vis à vis au nord, ouverts sur une cour technique se trouvent la demi-pension et les garages, ces locaux fonctionnent de façon indépendante.
– Tout à l’est une partie en forme de L se détache de l’ensemble pour abriter les 14 chambres individuelles des jeunes, on retrouve dans le coude de cette circulation la loge veilleur de nuit.

Mais au-delà de ces fonctions relativement génériques (bureau, salle de cours et d’activité, services, hébergement), nous avons tenté d’appréhender chacun de ces espaces par une qualité de lumière naturelle singulière. Nous sommes convaincus que nous retenons d’abord d’une architecture la douceur d’une lumière, le contre-jour, la scansion, puis la matière qui constitue l’écrin, sa fonction c’est ce que l’homme a décidé d’en faire.

Ainsi est apparue l’idée que, pour un lieu d’enfermement, il fallait penser un espace de circulation complexe, qui change de lumière, de dimension et de rapport à l’extérieur au gré des situations. Par exemple les accès sont comme des anfractuosités ménagées dans la roche ; plus loin, là où le volume sous toiture se révèle, la lumière tombe du ciel, avant de nous accompagner dans un contre-jour vers le patio et le futur verger. Dans le couloir menant aux chambres une colonnade en pierre massives accompagne le pas des jeunes vers leurs lieux d’intimité. Cet espace scandé d’une lumière franche est un moment de transition important dans la déambulation du bâtiment d’autant que ces dizaine de meurtrière nous projette dans le patio, avec en arrière le paysage marseillais qui se dessine au travers le feuillage des nombreux arbres fruitiers qui habitent la cours extérieure de l’établissement.

Le contrôle de l’éclairage naturel est l’un des partis pris du projet. Il se manifeste d’abord à l’intérieur du bâtimentoù on laisse se glisser une lumière plutôt mesurée, rarement abondante. La mise en scène de la lumière fut un choix dans la conception architecturale de l’établissement, le but étant de créer des lieux de vie agréables en toute saison. Le contrôle parfois austère de la lumière du jour, dans une région où l’ensoleillement est fort, est directement inspiré des architectures traditionnelles du midi.

Dossier de presse